CHAISSAC (Gaston)

Lettre autographe signée à un ami

Vix (Vendée), non datée

2 pages in-12 au stylo bille bleu.

Belle lettre autographe signée de Gaston Chaissac dans laquelle le peintre autodicacte évoque sa détresse et son dénuement ainsi que son souhait de se consacrer à l'écriture.

Retranscription : « Cher ami, mon compte en banque ne me donne pas grand prestige. Je suis considéré comme en tutellé, voir en aleiné ... Mon activité picturale est en léthargie, j'écris plutôt des notes de rectifications et j'en ai déjà envoyé quelques lignes à monsieur françois mattey [François Mathey] ... j'ai gardé ma vieille habitude de peu cirer mes souliers. Ca fait peu soigné ... Je compte me mettre sérieusement à la rédaction de « Hippobosque au marais ». Ce qui bien sûr me fera négliger la peinture de façon ruineuse ... Gaston Jean-Chaissac Vix (Vendée)".

En 1948, sa femme, Camille, institutrice est nommée à Sainte-Florence-de-l’Oie en Vendée. Le couple quitte alors Paris et s'y installe pour y demeurer treize ans. Années difficiles pour le peintre qui, refusant de jouer le jeu du parisianisme alors même qu’il aspire à être reconnu par ses pairs, rejeté par la majorité des habitants de sa commune qui le prend pour un sorcier ou un fou, se trouve en proie à une terrible solitude.

En 1951, il publie chez Gallimard un recueil de lettres à Paulhan, Queneau, Dubuffet, Tapié et les autres, où l’écrit forme souvent l’image, intitulé Hippobosque au bocage, évoqué sous un titre légèrement différent dans la lettre que nous proposons. L'activité picturale de Chaissac sera limitée dans les années 50.

Ce n'est qu'en 1961, avec son installation à Vix, ville vendéenne dans laquelle il s'était marié en 1942, que l'artiste commence à sortir de son isolement et travaille aux peintures qui seront exposées par Iris Clert dans sa galerie parisienne, Cordier à New York et Pagani à Milan. Sa célébrité internationale commençait à se confirmer lorsque miné par l'anxiété, les difficultés et les ennuis de santé, le peintre mourut d'une embolie pulmonaire en 1964.

500 €