LEIRIS (Michel)

La Règle du jeu

Biffures, Fourbis, Fibrilles et Frêle bruit

Paris, Gallimard, 1948 (tome I), 1955 (tome II), 1966 (tome III) et 1976 (tome IV)

4 vol. de 20,3 x 14,2 cm, brochés, 278 pp., 239 pp., 292 pp. et 399 pp.

Série complète en édition originale de La Règle du Jeu.

Exemplaires du SP pour chaque volume (après seulement 18 ex. et 25 ex. sur vélin pur fil pour les tomes I et II et 35 ex. sur vélin d'Arches pour les tomes III et IV).

Tous sont enrichis d'un bel envoi autographe de l'auteur à Maurice Nadeau.

Il est rare de trouver la série complète, publiée sur une période de 28 ans, dédicacée au même dédicataire.

Biffures : "A Maurice Nadeau, / pour grossir le dossier des / "pièces à conviction", "annexes" / et "suppléments"... / Bien amicalement / Michel Leiris".

Fourbis : "A Maurice Nadeau, / en toute sympathie professionnelle / et extra-professionnelle / Michel Leiris".

Fibrilles : "A Maurice Nadeau, / qui trouvera ici - comme / dans un roman-feuilleton - / les dernières aventures de Khadidja / avec l'amitié de Michel Leiris".

Frêle bruit : "Pour Maurice et pour Marthe, / ce livre qui - entre autres / choses - leur offre un peu de Cuba. / Amicalement / Michel Leiris".

Belle provenance.

On joint :

Lettre à Maurice Nadeau concernant Frêle bruit (La Règle du jeu, IV)

Paris, le 19 février 1976

1 LAS au format in-4 de 1 p. et 1/2, rédigée à l'encre bleue, enveloppe conservée

Très belle lettre autographe signée de remerciement pour l'article de Maurice Nadeau, "Michel Leiris laisse le dernier mot à la poésie", paru dans le n°227 de la Quinzaine Littéraire.

Cette chronique de Frêle bruit, quatrième volume de La Règle du jeu, qui venait de paraître chez Gallimard, était accompagnée d'extraits de l'ouvrage.

Décharge d'encre au bas de la deuxième page.

LAS : "Paris, le 19 février 1976 / Cher Maurice, J'ai lu hier votre article de la Quinzaine et je puis vous dire qu'il m'a fait un plaisir très grand. Vous dégagez admirablement les lignes directrices de ce livre touffu et montrez de façon, À mon avis, convaincante qu'il n'est pas un livre de "désengagement": certes, c'est à mon point de départ, la poésie, que je reviens finalement, mais cela ne veut pas dire que je tiens mes velléités politico–sociales pour de simples errements. Telle que les choses sont aujourd'hui et tel que je suis moi-même, je ne vois–pour mon compte en tout cas–pas d'autre issue (ou semblant d'issue) que la poésie; or il s'agit là d'une pure constatation et non d'une prise de position qui, explicitement ou implicitement, se donnerait pour exemplaire. L'ironie est, avec ce livre, que je saisis fort bien que, s'il est "réussi", cette réussite n'est que formelle et qu'il est donc échec en profondeur et non-échec en surface seulement : échec quand t'as ce vrai mariage de la carpe et du lapin que (naïf comme tous ceux qui voulaient fondre en une les deux fameuses formules de Rimbaud et de Marx) je me propose d'effectuer; non-échec si l'on admet qu'il est, comme certains pourraient le penser, la meilleure chose - peut-être - que j'aie écrite. Cette appréciation du livre en tant que tel flatte, bien sûr, ma vanité mais, à l'échelle de la manière de salut (le mot n'est pas trop fort) auquel j'espèrais parvenir, cela me fait une belle jambe, comme on dit ! De cet écrit, vous n'avez privilégié pas plus l'[?] que le [?] et je vous en sais gré, soyez-en persuadé. Merci donc, et très amicalement à Marthe et à vous. Michel Leiris".

1 700 €