L’AVIS DU LIBRAIRE

 

Rarissime exemplaire en cartonnage d'époque, absolument non rogné et d'une grande fraicheur, ayant figuré dans quatre bibliothèques de renom

STENDHAL (M. de) [BEYLE (Henri)]

Le Rouge et le Noir

chronique du XIXe siècle

Paris, A. Levavasseur, libraire, Palais-Royal, (Impr. A. Barbier), 1831

2 volumes in-8 (22 x 13,7 cm), cartonnage de papier caillouté à dominantes grise, bleue et noire, pièce de titre et tomaison de maroquin noir au dos de chaque volume, à toutes marges (reliure de l’époque), 3 ff. n. ch. (faux-titre, titre, avertissement), 398 pp. (Tome I) & 2 ff. n. ch. (faux-titre, titre), 486 pp., 1 f. n. ch. (note de l'auteur)

Édition originale, très rare, ornée sur chaque titre d’une vignette différente, gravée sur bois par Porret d’après Henry Monnier.

Admirable exemplaire, simplement relié à l’époque en deux volumes, en plein cartonnage, quelques discrètes rousseurs.

Relié sur brochure, l’exemplaire n’a été ni rogné ni mis sous presse et a, de ce fait, conservé ses dimensions originelles et le papier duveteux et ondoyant toute sa fraîcheur.

De surcroît, l’exemplaire présente un pedigree irréprochable.

Il a figuré successivement dans la bibliothèque du château de La Hamonais puis dans celles de trois bibliophiles de renom : Paul Voûte, Christian Lazard et Hubert Heilbronn (avec leurs ex-libris respectifs). Une ancienne cote de bibliothèque sur une petite étiquette encollée sur le contreplat du second volume semble témoigner d’une provenance supplémentaire, probablement antérieure, dont nous n’avons pu percer le mystère.

Condition des plus désirables et d’une extrême rareté ainsi.

Provenance : Étiquette avec cote de bibliothèque au vol. II. (non identifiée), La Hamonais (ex-libris), Paul Voûte (ex-libris ; III, 11 mars 1938, n° 179), Christian Lazard (ex-libris ; 19 mai 1967, n° 97) & Hubert Heilbronn (ex-libris; 11 mai 2021, n° 176).

Commencé sous la Restauration, Le Rouge et le Noir, ne fut achevé que quatre mois après la Révolution de juillet 1830 ; il est annoncé dans la Bibliothèque de la France du 13 novembre 1830.

Stendhal écrit à Mme Ancelot, le 13 janvier 1831, qu'il n'a "su qu'il y a huit jours l'apparition du Rouge".

L'origine du roman procède de la lecture d'un fait divers dans La Gazette des Tribunaux du 28 au 31 décembre 1827 : à Brangues, petite localité de l'Isère, un ancien séminariste, Antoine Berthet, avait pendant la messe tiré un coup de feu sur Mme Michoud de La Tour, mère des enfants dont il avait été le précepteur. Tous les critiques de l'époque s'accordèrent sur les qualités exceptionnelles du roman. Mais la satire de la société et le jacobinisme de Julien Sorel choquèrent même ceux qui appréciaient l'œuvre. Certains virent sous les traits de Julien Sorel ceux de l'auteur lui-même. Même s'il s'en défendait, Stendhal était bien souvent en accord avec son héros, en révolte contre une société capable d'engendrer de telles personnalités sans leur offrir aucun moyen de s'accomplir.

Référence : Martineau, Petit dictionnaire stendhalien, p. 220-222. Vicaire, I, col. 455-456

60 000 €