EHNI (René)

La Gloire du vaurien

roman

Paris, Julliard, 1964

In-12 (18,4 x 12 cm), broché, couverture imprimée, 163 pp., 2 ff. n. ch.

Edition originale. Exemplaire du SP (pas de grand papier).

Très bel envoi autographe signé de l'auteur : "à Robert Gallimard / Je suis heureux de vous / dédicacer ce livre. Je / regrette que vous n'en ayez / pas voulu et je vous prie / de remercier aussi / la secrétaire qui m'écrit / d'excellentes lettres de / critique littéraire. / René Ehni".

Complet du prière d'insérer.

Dos très légèrement creusé et bruni et petites taches sur le premier plat de couverture, bon exemplaire cependant.

Premier roman de l'auteur, narrant les tribulations d'un jeune homosexuel, La Gloire du vaurien, publié en 1964 par Christian Bourgois alors directeur éditorial chez Julliard, rencontra à sa sortie un vif succès. Gallimard dut s'en mordre les doigts...

« Bien qu'au regard de la morale il soit fort peu recommandable, le personnage qui est au centre de ce récit peut paraître, d'un certain point de vue, exemplaire. Libre de tout et n'ayant de vocation pour rien, incapable et charmant, artiste par son goût mais absolument non créateur, beau et asexué, sûr de son inutilité mais détruit par un sentiment de culpabilité qui finira par le tuer, nous le voyons se défaire sous nos yeux, rongé par la frivolité, son unique refuge, et un désespoir insolent.

Du dandy baudelairien aux personnages de Nimier, voilà noircis, exaspérés, écorchés vifs tous les traits de notre héros . On voit qu'il s'inscrit à la suit d'une tradition bien connue, et la littérature contemporaine connaît la race de ces chasseurs traqués qui fuient leur propre vide à travers une Europe de luxe jusqu'à ce qu'ils succombent devant lui. Mais le mérite de René Ehni est d'avoir exprimé dans une forme littéraire originale un certain type d'hommes qui bien que parcourant les rues de notre temps n'avait pas encore trouvé un héros représentatif.

Il n'est pas possible qu'une critique et un public qui voient en Fitzgerald une étoile de première grandeur restent insensibles à ce roman où toutes les lignes de faiblesse de notre temps sont mises à nues avec une intelligence aussi aigüe et un art aussi évident ». (Prière d'insérer)