L’AVIS DU LIBRAIRE

 

Précieux exemplaire de dédicace, destiné à Jean Paulhan, dédicataire du poème.

ELUARD (Paul)

Blason des fleurs et des fruits

25 nov. 1940

In-8 (23,3 x 16 cm), broché, couverture muette de papier gris rempliée, non paginé, 1 f. blanc, frontispice (au verso), titre, 9 ff. de texte, colophon, 1 f. blanc

Rare édition originale de ce poème dédié à Jean Paulhan, publié sous forme de copie autographe réalisée par Paul Eluard à 15 exemplaires seulement.

Le manuscrit autographe à l'encre noire, rédigé au recto seulement, est signé "Paul Eluard" en dernière page de texte.

Gravure originale sur bois de Valentine Hugo en frontispice, feuillet de 15,2 x 10,7 cm appliqué au verso du second feuillet.

À la justification : "Ce poème a été copié / quinze fois par l’auteur. / n° 11 / Exemplaire de Jean Paulhan".

Exemplaire en excellent état, très légère décharge du frontispice sur le titre (comme toujours).

Provenance : Bibliothèque Jean Paulhan (exemplaire nominatif)

Le poème paraîtra dans le n° de février 1941 de la N.R.F., puis, la même année, dans Choix de poèmes et l’année suivante dans Le Livre ouvert II.

Deux variantes à noter par rapport à l'édition de 1942 (Le Livre ouvert II) : dans la 21e strophe du ms., "Campanule jarret du vent" remplace "Clématite jeunesse comble" et la 36e strophe du ms. présente une disposition différente.

"En septembre 1939, Paul Eluard été mobilisé : lieutenant Eugène Grindel, station magasin de Minières-Gondreville, Loiret. Il avait une chambre à Pannes dans l'hôtel Maison Ferney à quelques kilomètres de Minières-Gondreville. Sa femme Nusch l'attendait là. Il venait rarement pendant la journée, mais toujours le soir jusqu'au lendemain matin. Dans leurs lettres, Paul et Nusch me demandaient de venir les voir, j'y suis allé enfin le 27 septembre, je crois, et c'est dans cette petite chambre de Pannes que Paul Eluard me lut des poèmes qu'il écrivait alors, c'était le Blason des fleurs et des fruits.

Il me dit son intention de les copier, une vingtaine de fois, me donna le format de son papier et me demanda de faire une image pour ses manuscrits. J'avais justement un bois bien préparé, de 15 cm de haut. J'ai gravé mon desssin à l'échoppe et à la gouge, j'ai tiré moi-même les épreuves au "baren" japonais.

Eluard fut très content.

Il vendit ses manuscrits. Nusch put revenir à Paris et s'occuper du déménagement de la rue de la Chapelle au Pecq où Paul Eluard voulait demeurer dès son retour" (Valentine Hugo, in Paul Eluard, Pléiade T. I, pp. 1576-1577).

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