L’AVIS DU LIBRAIRE
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Quelques poèmes du compagnon voyageur offerts à ses amis les plus intimes : Thierry Vernet et Floristella Stephani, ses "compagnons intemporels". |
Chansons d'un compagnon voyageur
Lausanne, Éditions Bertil Galland, 1972
In-12 (21,4 x 15,2 cm), broché, couverture imprimée en bleu et noir, 132 pp, 2 ff. n. ch.
Édition pré-originale, parue en 1972 dans le n° 8 de la revue suisse "Écriture".
Important envoi autographe signé de l’auteur à Thierry [Vernet] et à son épouse Floristella [Stephani] : « Pour Thierry et / Floristella / mes "compagnons / intemporels" / ces quelques pas / de plus dans / l'incertitude / Nicolas, / Genève juin / 1972.»
Les six poèmes composant Chansons d'un compagnon voyageur - Emploi du temps I, Wakanai, Paysage sans propriétaire, Love song, Mirabilis, Emploi du temps II - ont été composés au Japon de 1965 à 1971 (excepté le dernier terminé à Genève).
Ils seront repris dans le seul recueil poétique de l'auteur : Le Dehors et le dedans, publié pour la première fois par Bertil Galland en 1982, dans lequel « Nicolas Bouvier condense la somme de toutes ses expériences existentielles et créatrices : voyages et livres, notes en chemin et écriture à l'établi, photographie et iconographie, musique et mémoire » (Doris Jakubec, préface à la réédition dans la collection Points Poésie).
Broché, en bel état, petites traces d'oxydation au premier plat de couverture.
Provenance exceptionnelle.
Peintre et illustrateur, Thierry Vernet (1927-1993) fut l’ami et le compagnon de route de Nicolas Bouvier. Il épousera la peintre suisse Floristella Stephani (1930-2007) en 1955.
En compagnie de Jacques Choisy, Nicolas Bouvier et Thierry Vernet effectueront en 1951 un premier voyage les menant de Venise à Istanbul dont ils rendront compte dans un petit opuscule titré Douze gravures de Thierry Vernet. Trois textes de Nicolas Bouvier, paru à une trentaine d’exemplaires chez Kundig.
En juin 1953, les deux comparses repartent en Fiat Topolino pour un long périple vers l’Orient qui les mènera de Belgrade à Kaboul, à travers la Yougoslavie, la Turquie, l’Iran et le Pakistan. Ce voyage, Nicolas Bouvier en fera le récit, dans L’Usage du monde, paru chez Droz à Lausanne en 1963 avec des illustrations de Thierry Vernet.
La correspondance envoyée par Thierry Vernet à sa famille durant ce même voyage sera éditée en 2009 aux Éditions L’Âge d’homme sous le titre Peindre, écrire chemin faisant.
Au terme d’un an et demi de pérégrination, les deux amis se séparent, Thierry Vernet rejoignant sa compagne Floristella à Ceylan. Nicolas Bouvier continue seul sa route à travers l’Inde afin de gagner la Chine. La route étant fermée pour des raisons politiques, il gagne alors Ceylan et rejoint, Thierry Vernet et Floristella Stephani à Galle, au sud de l’île, où le couple s’est marié dix jours plus tôt.
Le couple repart pour Paris les bras chargés de dessins et Nicolas Bouvier reprend leur chambre à la Guest House « Chez nous ». Malade et déprimé, il reste neuf mois à Ceylan. Ce long séjour, Nicolas Bouvier en rendra compte 25 ans plus tard, en 1982, dans Le Poisson-scorpion, récit de la « dégradation et de la fermentation » où il excelle dans « l’art de la chose vue, la drôlerie sinistre et précieuse, le don prodigieux du portrait ».
Réservé