[MALLARMÉ (Stéphane)] DAUPHIN (Léopold)

Raisins bleus et gris

Paris, Léon Vanier, 1897

In-8 (19,3 x 14 cm), broché, couverture grise rempliée illustrée, 1 f. blanc, 108 pp., 1 f. blanc

Rare édition originale du premier recueil poétique de l'auteur, constitué des meilleurs poèmes que l'auteur donna au Chat Noir sous le pseudonyme de Pimpinelli.

L'un des 12 ex. sur Hollande (après 8 Japon).

Avant-dire de Stéphane Mallarmé, l'une des très rares préfaces accordées par le poète.

La charmante couverture illustrée, en parfait état, et les ornementations fleuries sont de Madeleine et Jane Dauphin, filles du poète.

Exemplaire truffé d'une lettre autographe signée de l'auteur, de 2 pp. in-12 rédigées à l'encre, adressée à Madame Vanier, l'épouse de son éditeur :

"21 juin 1900 / Madame Vanier, / Simple petite rectification : / M. Messein, dans son nouveau compte occasionné / par ce dernier et bien inattendu retour de 20 exempl. / fait par la maison Hachette, commet encore une erreur / en portant à mon débit la somme de 4 fr. 50. / D'après vos chiffres mêmes, voici le compte exact : / 1° Vous avez vendu 33 ex. ord Raisins; je vous en dois / 50 ex.; donc je n'ai rien à toucher. / 2° Vous m'aviez compté comme vendus 42 ex. ord. Couleur du temps [recueil paru chez Vanier en 1899] ; / Hachette vous en retourne 20 ; reste 22 ; je vous en dois 25 ex. ; donc rien encore à toucher. / 3° Il ne me reste ainsi à percevoir que les exempl. / de luxe vendus. 3 Hollande et 2 jap. Raisins 15 + 15 = 30 / 1 japon Coul. du temps 7,50 / Soit 37,50 moins les 7,70 de frais, ce qui donne / un total de 29,80 que vous m'avez versés réglant / mon compte au 22 mai 1900. Je ne vous dois / pas par conséquent, que je sache, un retour de fonds. / Mais cela n'est que de mince importance. / Ce que je trouve plus grave c'est que la / maison Hachette, après plus d'une année d'attente, / arrête enfin votre compte, vous en fasse le / règlement définitif, puis huit jours après vienne / vous dire : il y a mal donne ; je vous rends des / exempl., rendez-moi mon argent. Je n'admets / pas ces façons d'agir dans une maison aussi / sérieuse que la maison Hachette, et je me / promets bien à mon retour à Paris de m'en / plaindre à qui de droit. / Recevez, Madame, l'assurance de mes sentiments / bien distingués / Léopold Dauphin".

Exemplaire en parfait état.

Léopold Dauphin, poète et musicien, fut le "compagnon de rêve" de Mallarmé. Ainsi l'appelle Henri Mondor, qui parle de Dauphin en plus de quinze endroits dans son livre sur Mallarmé. Ce voisin de Valvins soumit un jour deux vers à Mallarmé, qui en bateau, leur trouva bientôt une forme plus parfaite. Il avait reçu des madrigaux, des vers d'éventail (pour sa femme) et lui-même chanta le poney du grand poète - qui lui répondit un jour : "On me pastiche, je crois, déliquescemment".

Dans un recueil de 1912 (Regard en arrière) Léopold Dauphin a laissé sur Mallarmé de "précieuses confidences", dit encore Mondor.

Stéphane Mallarmé admirait la poésie de Léopold Dauphin et voyait, en ses poèmes "le modèle de la poésie simple ou éternelle née musicale"

1 200 €