L’AVIS DU LIBRAIRE

 

Précieux exemplaire d'André Gide

MARTIN DU GARD (Roger)

Jean Barois

Paris, Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1913

In-8 (19,5 x 12,8 cm), broché, couverture crème imprimée en rouge et noir, 1 f. blanc, frontispice, 514 pp., 4 ff. n. ch.

Édition originale (pas de grand papier).

Important envoi autographe signé de l'auteur à [André Gide] : "A celui qui a écrit : / « ... Et l'humanité tout entière m'a paru comme un malade / qui se retourne dans son lit / pour dormir - qui cherche le repos / et ne trouve même pas le sommeil. » / Avec tout mon respect / RMG / Nov. 13".

Tirage limité à 3 300 ex. sur vergé, imprimés le 3 novembre 1913.

Les exemplaires du tirage en grand papier, composé de 30 exemplaires réimposés au format in-4°, ne seront imprimés que le 6 janvier 1914.

Orné en frontispice d'une photographie en héliogravure du "l'esclave mourant" de Michel-Ange, accompagnée d'une citation d'André Suarès.

Broché, couverture défraichie avec tache claire en marge du premier plat, fente en tête, dos passé, papier bruni...

Provenance : André Gide (envoi)

Dans sa dédicace, Roger Martin du Gard cite un couplet de la "Ronde de tous les désirs", entonnée par Cléodalise, à la fin du Livre III des Nourritures terrestres (Mercure de France, 1907, p. 111).

Refusé par son premier éditeur, Bernard Grasset, Roger Martin du Gard doit la publication de son roman Jean Barois, à la rencontre fortuite, en juin 1913, d'un ancien condisciple du Lycée Condorcet : Gaston Gallimard.

Le lendemain le manuscrit est remis à Jean Schlumberger, qui le lit aussitôt et le transmet immédiatement à André Gide alors à Cuverville.

Trois jours plus tard, André Gide télégraphiait : "À publier sans hésiter".

Ce n'est qu'après la parution de Jean Barois, que Roger Martin du Gard brossera dans son journal ce portrait irrévérencieux d'André Gide : "La première impression, le premier regard, est aussi fâcheux que possible. Un défroqué sale ; mais un front plein de bosses éclatantes. Il a été aussi bien que possible. Je l'ai senti sincère, absolument sincère, et il m'a dit ce qu'il pensait de Jean Barois en termes tels que je n'ose même pas les écrire".

L'ouvrage remporta dès sa parution un franc succès et, dans une lettre à Jean-Richard Bloch du 4 janvier 1914, l'auteur se félicite de recevoir "dans le groupe de la NRF un accueil si vraiment chaleureux qui je suis bien obligé [...] de reconnaître que mon bouquin m'y a fait tout de go une place incontestable".  

Vignes & Boudrot, Bibliographie des Éditions de La Nouvelle revue française, pp. 50-51.

750 €