[LURCAT (Jean)] SOUPAULT (Philippe)

Corps perdu

Paris, Au sans pareil, 1926

14,5 x 19,5 cm, broché, couverture bleue rempliée, 107 pp., 5 ff. n.ch., double suite des illustrations

Edition originale.

Roman orné de dix-sept illustrations en noir et de deux pointes sèches hors texte de Jean Lurçat.

Un des 20 ex. num. du tirage de tête imprimés sur vélin de cuve et réservés aux Amis du Sans Pareil avec double suite des illustrations et des deux pointes sèches de Jean Lurçat imprimée (i) sur papier vélin de cuve pour les deux pointes sèches et vélin pour l'illustration et (ii) sur Japon.

Le tirage de la suite sur papier vélin de cuve des deux pointes sèches présente un premier état des planches, sans certains éléments du décor.

Exemplaire nominatif de Robert Coulouma qui fut chargé de l'impression de l'ouvrage.

Dos et marges de la couverture fanés (comme souvent) sinon très bel état.

Publiée l'année de son exclusion du mouvement surréaliste, cette première version du roman Coeur d'or est souvent comparée à Nadja d'André Breton.

En 1926, c'est Soupault qui le premier propose une collaboration à Jean Lurçat en lui demandant d'illustrer Corps perdu publié en novembre au Sans Pareil. Le peintre demande alors au poète d'écrire sur lui une étude qui paraîtra aux Cahiers d'Art en 1928. Corps perdu connaît une version augmentée, Le Coeur d'or, en 1927, chez Grasset. Dans les deux cas, l'histoire, racontée à la première personne, repose sur la rencontre par l'écrivain d'une femme, Françoise, qui s'apprête à s'embarquer pour l'Afrique. Décidé à l'imiter, il la suit à son insu jusqu'au port de B*** où ils se rencontrent à nouveau, mais il renonce finalement au voyage et rentre à Paris. Corps perdu et Le Coeur d'or présentent ainsi un dispositif dual liant un narrateur-écrivain à une figure aventurière. L'histoire d'amour que semble promettre le début avorte aussitôt, le désir pour la femme étant remplacé par un désir de voyages.

Très belle illustration de Lurçat.

700 €