F. F. ou Le Critique
Paris, Gallimard, 1945.
In-4 (32,4 x 24,2 cm), broché, couverture bleue imprimée en rouge et noir, 85 pp., 4 ff. n. ch.
Édition originale.
Un des 1 035 exemplaires numérotés imprimés sur hélio mat supérieur (après 40 ex. sur vélin de Rives B. F. K.), le n° 954.
Bel envoi autographe signé de l'auteur : "Critique : qui a trait à une crise. Ex. "Les / courtisanes & les officiers vieillis / supportent mal les périodes critiques" / (les Dictionnaires) / pour monsieur Léon Pradon, ce [F. F. ou Le Critique] / avec les meilleurs souvenirs, et les plus cordiaux, de Jean Paulhan".
Ouvrage illustré de 17 reproductions dont 11 hors-texte (dont 5 en couleurs) : portrait de Fénéon par S. Rappa, portrait de Fénéon par D. Estoppey, plume et lavis de Ker-Xavier Roussel, "Fénéon en prison" et "Fénéon dans sa cellule" par Maximilien Luce, deux dessins de Édouard Vuillard dont "La Cuisinière", portrait par Sacha Guitry, hommage par Henri Matisse, portrait par K. van Dongen, esquisse par H.E. Cross et 6 in-texte de Félix Vallotton, Pierre Bonnard, Theo Van Rysselberghe, Ker-Xavier Roussel, Seurat et Rouveyre.
Couverture défraichie, avec manques au dos, manques angulaires et en bordure du premier plat. Très bon état intérieur.
Lecteur du Guerrier appliqué que le soldat Paulhan lui adresse en 1917, directeur littéraire des Éditions de la Sirène qui refuse au même Paulhan en 1921 de publier son conte, Lalie, Félix Fénéon retrouva l’auteur vers la fin de 1941 par l’intermédiaire de René Delange, directeur de Cœmedia : « l’envoi, écrit Claire Paulhan, par Jean Paulhan, de son dernier livre, Les Fleurs de Tarbes – ouvrage sur la Critique (...) à ce critique depuis longtemps silencieux provoqua une réponse propre à nouer enfin le dialogue ». Fénéon lui répondait élogieusement tandis que quelques jours plus tard une vente publique dispersait les tableaux de sa collection. A cette même époque Paulhan écrit un essai sur l’écrivain Louis- Edmond Duranty qu’il adresse à Fénéon. Celui-là, conquis, commença d’accepter l’idée du livre. Pendant deux ans, Paulhan rendit régulièrement visite à Fénéon qu’un cancer retenait, en compagnie de sa femme Fanny, cloitré dans une maison de santé. « Malgré leur commerce d’amitié, l’énigme que personnifiait Fénéon et sa réticence à se laisser cerner d’un trait demeuraient » relate Maria Van Rysselberghe dans les Cahiers du Sud en mars 1943 (n° 254). « Il a été beaucoup parlé de Felix Fénéon ces temps derniers à l’occasion de la vente retentissante de sa collection de tableaux (...). Fallait-il vraiment une circonstance aussi fortuite et en somme de si peu d’importance pour remettre en lumière une de ces curieuses figures de son temps, un nom qui fut longtemps, pour ceux de sa génération, comme le sceau du rare et du valable ? » s’interroge-t-elle un peu plus loin.
120 €
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