Journal d’un homme trompé
Paris, Gallimard, Coll. « La Renaissance de la nouvelle », 1934
In-8 (18,8 x 12 cm), broché, couverture crème imprimée en rouge et noir, 267 pp. 2 ff. n. ch..
Édition originale.
Un des 45 exemplaires numérotés imprimés sur vélin pur fil Lafuma-Navarre (seul grand papier), parmi ceux-ci, un des 20 exemplaires hors commerce, le n° b.
Envoi autographe signé sur le faux-titre : « à Jean Schlumberger / ces crayons / Drieu ».
Suivi d’un envoi autographe signé de son monogramme par le premier dédicataire : « à Joseph Breitbach / J.S. ».
Broché, non coupé, dos jauni.
Complet du prière d’insérer, imprimé sur papier rose.
Rare en grand papier avec envoi.
Jean Schlumberger - Fondateur de la NRF et éditeur de Drieu La Rochelle
Éditeur et écrivain d’origine alsacienne, Jean Schlumberger (1877-1968), co-fonde la Nouvelle Revue française en novembre 1908, avec André Gide, Charles-Louis Philippe, Marcel Drouin, Jacques Copeau, André Ruyters et Henri Ghéon.
La toute première adresse du siège de la revue est le logement parisien de Schlumberger, sis 78, rue d’Assas, à Paris.
Durant les premières années, c’est Jean Schlumberger qui en assura, en grand partie, le financement ainsi que la codirection, partagée avec André Gide.
Les deux hommes seront rejoints en mai 1911 par Gaston Gallimard en tant qu’associé-gérant.
Jean Schlumberger s’engagera ensuite durant la première guerre mondiale et ne fut démobilisé qu’en 1918, ce qui l’écarta un temps de son activité éditoriale.
Il rejoint à son retour le comité de lecture de la maison d’édition (Nouvelle Revue française, puis Gallimard) dont il restera membre jusqu’en 1938.
C’est ainsi qu’il accompagna durant vingt ans la carrière littéraire de Pierre Drieu La Rochelle, lui aussi intimement lié à l’histoire de la NRF.
Joseph Breitbach - Écrivain franco-allemand ayant œuvré, après-guerre, au rapprochement franco-allemand
Écrivain franco-allemand, Joseph Breitbach (1903-1980) vint s’installer en France en 1928. Volubile et chaleureux, généreux et curieux de tout, pétillant d’ironie et un rien provocateur, il devint un des familiers de la Nouvelle revue française et noua de solides et durables liens d’amitié avec Jean Schlumberger.
Ses premiers livres publiés au début des années 1930 sont interdits en Allemagne. Il renvoie son passeport allemand en 1933. Devenu apatride, il demande la nationalité française, qu’il n’obtiendra qu’à la Libération. Fait prisonnier en 1939 en tant que natif allemand, il sera libéré grâce à Jean Schlumberger. Il est poursuivi par la Gestapo, qui saisit le contenu de son appartement parisien en 1940 (dont sa bibliothèque et ses manuscrits) et sera recherché par la police allemande jusqu’à la fin de la guerre.
En 1962, il publie son meilleur roman, Bericht über Bruno, successivement en allemand, puis en français, sous le titre Rapport sur Bruno - qu’il dédie à Jean Schlumberger.
Breitbach joua un rôle actif dans les échanges culturels entre la France et l’Allemagne, tout comme Jean Schlumberger d’ailleurs qui œuvra toute sa vie à une entente franco-allemande.
Cet exemplaire fait partie d'un ensemble de livres dédicacés à Jean Schlumberger, comprenant la quasi-intégralité de l’œuvre littéraire de Drieu La Rochelle publiée de 1918 à 1936 (à l’exception notable de Interrogations, son premier recueil poétique, paru en 1917 - Schlumberger étant à cette date encore mobilisé - et du Feu follet).
Parmi ceux-ci, tous les exemplaires des ouvrages parus à la NRF ou chez Gallimard sont hors-commerce. Ils sont tous (à l’exception de L’Europe contre les patries) marqués de la lettre b, ce qui faisait de Jean Schlumberger le deuxième récipiendaire d’ouvrages hors-commerce de la maison.
C’est à l’occasion de son soixantième anniversaire que Jean Schlumberger offrit à Joseph Breitbach ces ouvrages, enrichis d’une seconde dédicace, faisant souvent écho aux envois que Drieu La Rochelle avait apposés sur ces mêmes livres à parution.
1 500 €