PERGAUD (Louis)

Lettre autographe signée [à Lucien Descaves]

Paris, samedi 9 août [1913]

Format oblong (12,2 x 9,5 cm), lettre carte à en-tête de la Ville de Paris - Service des Beaux-Arts, 2 pp. rédigée à l'encre brune.

Très belle lettre à Lucien Descaves, membre de l'Académie Goncourt, qui couronna le premier ouvrage de Pergaud, De Goupil à Margot, en 1910 (premier Prix Goncourt pour Le Mercure de France), dans laquelle l'auteur évoque La Guerre des Boutons ainsi que Régner le recueil posthume de Léon Deubel, paru en 1913, ouvrage préparé par Pergaud et dont il signera la préface.

Pergaud se plaint ensuite longuement d'Alcanter de Brahm qui lui "aboie aux chausses" dans un article paru dans Alceste. Il annonce également avoir trouvé sur les quais un exemplaire de Soupes (recueil de nouvelles de Lucien Descaves paru en 1898 chez Stock) et lui annonce lui porter pour le faire dédicacer.

Retranscription : « Paris samedi 9 août. Mon cher maître, Je ne sais pas ce que fait Lafond et j'attends toujours que paraisse "La Mêlée" où moins à l'étroit et plus à mon aise à tous points de vue j'ai pu dire à peu près ce que je voulais de Philémon. Ce sera vers le 20 de ce mois que je prendrai ma volée et que j'irai me retremper dans les bois de Landresse témoins de mes vieilles campagne du temps de la Guerre des boutons. Le livre de Deubel "Régner" paraîtra cet automne au "Mercure". J'en ai remis hier le manuscrit péniblement reconstitué à Vallette. Vous verrez quel admirable poète il était.
Et dire que parce que nous essayons de le faire connaître un peu et que nous n'avons pas voulu le laisser s'en aller comme un chien, cet imbécile d'Alcanter de Brahm nous aboie aux chausses. Sous la signature de Peer Gynt il a publié dans un petit canard "Alceste" un article qui est un monument de mauvaise foi de bêtise et de calomnie. J'y suis en particulier fort maltraité, mais je me réserve de le bâtonner la première fois qu'il aura le malheur de se trouver devant moi.
En plus de sa solennelle bêtise ce pustuleux personnage est le dernier des lâches.
Mais je m'emballe et vraiment sa prose ne vaut pas cet honneur. J'ai fait une trouvaille sur les quais ou plutôt ce n'est pas moi qui l'ai faite c'est Machard ; j'ai acheté "Soupes" pour dix sous et dédicacé encore à cette vieille ganache d'Adolphe Brisson. Je vous le porterai en octobre pour que vous puissiez en changer la dédicace. Et il ne sortira plus de chez moi. Je vous souhaite des jours de soleil et de repos et vous prie de croire cher maître mon affectueux dévouement. Louis Pergaud ».

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