L’AVIS DU LIBRAIRE

 

Exemplaire de Gabriel Fabre qui le premier mit en musique La Chanson de Mélisande.

MAETERLINCK (Maurice)

Douze chansons illustrées par Charles Doudelet

Paris, P.-V. Stock [Gand, imprimerie de Louis Van Melle], 1896

In-4 oblong (32,5 x 25 cm), pleine percaline vert bouteille de l'époque, couvertures ornementées conservées, non paginé [27 ff. n. ch.]

Édition originale de ce recueil de chansons illustré de 24 ravissantes compositions en noir par Charles Doudelet, douze à pleine page et douze culs-de-lampe.

Un des 600 ex. sur papier Ingres Vidalon (après 10 Japon impérial avec triple suite et 25 ex. sur Japon).

Exemplaire du compositeur Gabriel Fabre enrichi d'une lettre autographe signée de Maurice Maeterlinck, de 2 pages in-12 à propos de l'ouvrage :

« 25 déc. 96 / Mon cher Fabre, / C'est à la suite d'un malentendu / de Doudelet que / l'album ne vous a / pas encore été envoyé / car il vous était / dû plus qu'à tout / autre. Mais Doudelet / sans me prévenir, par erreur, a expédié / en bloc tous les / albums à Stock. / Heureusement, il nous / reste ici quelques / exemplaires sur / papier Wathman [sic, en fait, papier Ingres] / auxquels manque / une planche. Je vais / les faire compléter / et dès que ce travail / sera effectué vous / recevrez ces chansons / qui déjà vous / appartiennent plus / qu'à moi. / très cordialement vôtre / M. Maeterlinck ».

Exemplaire soigneusement lavé, discrètes restaurations au cartonnage d'époque, feuillets de garde renouvelés.

Compositeur français de la fin du XIXème siècle maintenant oublié, Gabriel Fabre (1858-1921) eut un parcours atypique. C'est la fréquentation des cénacles littéraires et artistiques et des cabarets tels Le Chat Noir et Le Soleil d'or qui contribua à lancer sa carrière. Fabre mettra en musique de nombreux poèmes, parmi lesquels L'Orgue et L'Archet de Charles Cros, deux lieder qui le rendirent célèbre, mais aussi des vers de Jean Moréas, Louis Le Cardonnel, Jean Ajalbert, Jules Laforgue, Paul Verlaine ou Stéphane Mallarmé.

C'est néanmoins auprès des principaux animateurs du mouvement symboliste belge tels Charles Van Lerberghe, Max Elskamp et surtout Maurice Maeterlinck que Gabriel Fabre creusera son sillon. Fabre sera le premier compositeur à mettre Maeterlinck en musique, avec La Chanson de Mélisande, faisant de nombreux émules. Cette "chanson" sera interprétée à maintes reprises par Georgette Leblanc, l'égérie du Maître.

Fabre composera la musique sur neuf autres textes du poète belge, « chansons » qui seront réunies en un volume en 1905 (Jean-David Jumeau-Lafond, « Gabriel Fabre et les symbolistes belges : une musique pour les mots », Textyles, 26-27 , 2005, 51-57).

3 000 €