VERLAINE (Paul)

Jadis et naguère

Paris, Léon Vanier, 1884

In-12 (18,7 x 12 cm), demi-percaline vieux rose à la Bradel, pièce de titre rouge, fleuron doré et date en pied, couvertures et dos conservés, 159 pp.

Edition originale de cet important recueil comprenant le célèbre Art poétique considéré comme un manifeste symboliste.

Le tirage fut limité à 500 exemplaires (pas de grand papier).

Exemplaire truffé d'une lettre autographe signée, d'une page in-8 sur papier pelure, montée sur onglet et pliée en quatre, adressée [à son éditeur Léon Vanier] dans laquelle Verlaine s'enquiert du service de presse de Jadis et Naguère, fait référence aux Poètes Maudits édité par Vanier plus tôt la même année et promet de travailler à Madame Aubin, pièce de théâtre en un acte qui sera publiée par Vanier à l'automne 1886 dans le recueil intitulé Louise Leclercq :

"Coulommes par / Attigny Ardennes / Samedi 13 Xbre 84 / Cher Monsieur, / Avez-vous envoyé à / Dahirelle, du Voltaire, qui a favorablement parlé des / Poètes Maudits ? / N'est ce pas. Au fur et à / mesure d'articles parus sur / Jadis etc, envoyez journaux / ou Revues : vous retiendrez les / prix et port sur la vente de mes / volumes / Fénéon passera prendre / Jadis etc., ou envoyez lui. / Enfin faisons tout le possible / Me mets à cette Dame Aubin là. / Mon voleur puni de 15 jours / et des frais. Bien à vous. P. V."

Bel exemplaire en reliure ancienne malgré un très léger manque à la pièce de titre, des piqûres au verso du second plat de couverture et un dos de couverture coupé court.

De septembre 1883 à mars 1885, Paul Verlaine vécut dans la ferme de Malval à Coulommes que sa mère avait achetée à la famille de Lucien Létinois, jeune homme envers qui Verlaine nourrit longtemps des sentiments à la fois paternels et plus troubles. À Coulommes, le poète mena une vie scandaleuse, cédant à son penchant pour la boisson, s'entourant de jeunes hommes, et se laissant aller à la violence, même contre sa mère.

4 000 €