L’AVIS DU LIBRAIRE

 

Rare exemplaire en grand papier du premier texte de Jorge Luis Borges, et non des moindres, paru en français, ici dans sa version originelle

[BORGES (Jorge Luis) & IBARRA (Néstor)] VALERY (Paul)

[El Cementerio marino] Le Cimetière marin

Traduction en vers espagnols par N. Ibarra. Préface de G. L. Borges

Buenos Aires, Les Éditions Schillinger, 1932

In-4 (25 x 19 cm), broché, couverture imprimée, 31 pp., 2 ff. n. ch.

Rare édition originale de la traduction hispanophone en vers par Néstor Ibarra du grand poème de Paul Valéry, première à respecter la métrique du poème (MM. Guillén et Brull avaient précédemment donné des traductions espagnole et cubaine).

C'est aussi une édition bilingue avec le poème en français en vis à vis.

Importante et célèbre préface originale de Jorge Luis Borges qui parait en français signée de ses initiales françaises G. L..

Un des 50 exemplaires num. sur Hammermill (après un ex. unique sur pur fil Ledger et avant 500 ex. sur A. A. M.), parmi ceux-ci l'un des 8 ex. hors commerce (le n°XLV).

Envoi autographe signé de Néstor Ibarra à l'écrivain Jean Carrère décédé la même année le 5 octobre 1932 : Pour Jean Carrère, / fraternellement / N. I. / 25 janvier 1932".

Restaurations à la couverture, deux premiers feuillets cornés avec manque angulaire au premier. Bel exemplaire néanmoins.

Dans la belle préface souvent citée à propos de la problématique de la traduction, métaphore de la création poétique, Jorge Luis Borges fait montre d'une intelligence d'une pertinente impertinence : "J'invite cependant le quelconque sudaméricain - mon semblable, mon frère - à se saturer de la cinquième strophe du Cimetière dans le texte espagnol, jusqu'à éprouver que le vers original d'Ibarra : la pérdida en rumor de la ribera est inaccessible, et que son imitation par Valéry : le changement des rives en rumeur n'en rend qu'imparfaitement l'effet.

Cette préface au Cimetière marin sera reprise dans le Livre des Préfaces (Gallimard, 1980), dans une version amendée résultant de la traduction en français par Françoise Marie Rosset de la préface originale remaniée traduite en espagnol par Borges parue dans Prólogos con un prólogo des prólogos (Torres Agueiro Editor, Buenos Aires, 1975).

Une double traduction circulaire qui ne retombe pas tout à fait sur ses pieds.

Comme le dit Borges : "Tout est brouillon en effet, l'idée de texte définitif ne relève que de la religion ou de la fatigue".

2 500 €