BARBIER (Henri-Auguste)

Iambes

Paris, Urbain Canel et Ad. Guyot, 1832

In-8 (22,2 x 13,6 cm), demi-veau bleu-gris à petits coins sertis d'un filet doré, dos long orné, non rogné, couv. et dos cons. (reliure signée de Louis Pouillet), 1 f. de brochage, XXX pp. (faux-titre, titre, préface des éditeurs), 144 pp., 1 f. n. ch. (table), 1 f. de brochage

Edition originale du premier recueil de poèmes de Barbier (1802-1885).

Exemplaire truffé d'une lettre autographe signée de l'auteur de 2 pp. in-8 adressée à [Charles Monselet] datée du 26 mars 81 :

"Monsieur et cher confrère, / C'est avec remords que je vous écris, car j'ai / bien tardé à vous remercier  de l'aimable / envoi de vos poësies complètes. Le volume / est fort joli, très soigné de forme et de fond ; / je l'ai lu avec plaisir. /

C'est un livre de bonne humeur à travers / laquelle cependant [?] de tension entre les fleurs du sentiment et parfois aussi l'élan patriotique ; ce mélange / très naturel et très humain d'attendrissement / et de gaité carnavalesque, exprimé dans / une langue concise, toute parisienne / et en vers bien rimés et finement ciselés / vous donnent une place particuière et fort / distinguée sur notre Parnasse / contemporain. /

Veuillez, Monsieur et cher confrère / me passer cette dernière locution / qui est de l'ancien régime mais qui / évite bien des phrases et agréez / l'assurance de mes sentiments / sympathiques et dévoués. / Auguste Barbier /

P.S. Le mot Blondeur est-il de vous / ou de la langue du seizième siècle ? / Je trouve cette expression charmante, / logique et je regrète qu'elle ne / soit pas dans notre dictionnaire."

Reliure pastiche signée de Louis Pouillet, réalisée au tournant du siècle, couverture lég. défraichie avec petite manque marginal au premier plat, quelques rousseurs.

Provenance : Bibliothèque de Mr le Chevalier Grangier (ex-libris armorié avec sa devise : Virtus mihi numen et rex)

Les Iambes fut encensé durant tout le XIXe siècle : Hugo disait y trouver "des vers étonnants comme personne d'autre n'en refera jamais" et Baudelaire qu'il était "naturellement poète et grand poète". Quant à Barbey d'Aurevilly, il le comparait à Corneille.

400 €