[GRAFFIGNY (Françoise d'Isembourg de)]

Lettres d'une Péruvienne

À Peine, [1747]

In-12 (14 x 8 cm), maroquin rouge, dos orné d'encadrements et fleurons dorés, triple filet doré d'encadrement sur les plats, toutes tranches dorées, filet doré sur les coupes (reliure de l'époque), 1 f. n. ch. (titre), VIII pp. (Avertissement), 337 pp.

Édition originale de cet important roman épistolaire du XVIIIe siècle, publié anonymement et inspiré des Lettres persanes de Montesquieu.

Exemplaire en maroquin rouge de l'époque à belle marge provenant de la bibliothèque du Comte de Lautrec (1686-1762)
, Daniel-François Gélas de Voisins d'Ambres (ex-libris héraldique gravé sur acier sur le premier contreplat).

Rare dans cette condition. 

Après un mariage malheureux, madame de Graffigny séjourna en 1738 à Cirey chez madame du Châtelet, où habitait Voltaire. Elle s'installa en 1739 à Paris où elle se fit connaître par ses Lettres péruviennes: " Une jeune Péruvienne écrit de Paris à un fiancé lointain : arrivant dans un monde qui lui est inconnu, elle y a pénétré peu à peu, a réussi à en connaître les coutumes, à apprendre les premières notions de la langue (et tout d'abord ces mots galants qu'inspire sa beauté à ses admirateurs); elle a appris enfin à juger la société parisienne en dehors de l'hypocrisie traditionnelle. Madame de Graffigny sait allier à la satire des moeurs, satire des plus pénétrantes (on a même prétendu que les réformes économiques et sociales de Turgot s'en seraient inspirées), le sens le plus délicat et le plus exquis des convenances. La délicatesse et la préciosité de certaines descriptions ont fait dire qu'elle a su adroitement ajouter au chef-d'oeuvre de Montesquieu, une pincée de la Paméla de Richardson. Quoiqu'il en soit, l'ouvrage obtint un vif succès auprès de la société de son temps, laquelle se retrouvait tout entière dans ce mélange d'idées claires, de critique subtile et de verve endiablée." (Laffont-Bompiani) 

3 000 €