L’AVIS DU LIBRAIRE

 

Très rare exemplaire de tête (le n°1) du premier ouvrage de Michaux consacré aux drogues

MICHAUX (Henri)

Misérable Miracle

(La Mescaline)

Monaco, Editions du Rocher, 1956

In-4 (25,3 x 19,3 cm), broché, couverture rempliée, 122 pp., 2 ff. n. ch.

Edition originale consacrée aux drogues hallucinogènes illustrée de 48 dessins et documents manuscrits de l'auteur en fac-similé.

Un des 10 premiers exemplaires imprimés sur Madagascar (celui-ci portant le n°1), avant 25 ex. sur vélin pur fil Lafuma et 1 650 ex. num. sur Roto blanc Aussédat).

Exemplaire broché, non coupé, à l'état de neuf.

Misérable Miracle, sous-titré « La Mescaline », est le premier d'une série d'ouvrages d'Henri Michaux (1899-1984) consacrés aux drogues. Suivront L'Infini turbulent (1957), Connaissances par les gouffres (1961) et Les Grandes Épreuves de l'esprit (1966). Le texte fera l'objet, en 1972, chez Gallimard, d'une nouvelle édition « revue et corrigée », c'est-à-dire pour l'essentiel complétée d'addenda qui constituent à la fois un bilan et un congé donné à l'expérience commencée dans les années 1950.

Si les livres sur la drogue occupent, on le voit, une place bien circonscrite dans l'œuvre de l'écrivain, celui-ci avait déjà, à plusieurs reprises, évoqué ou abordé le thème dans ses premières œuvres (allusion à l'éther et à l'opium dans Ecuador en 1929, au haschisch dans La nuit remue, en 1935). Il y reviendra, de loin en loin, jusqu'à la fin de sa vie (« Le Jardin exalté », en 1983).

On ne peut donc nier la permanence d'une préoccupation : de là à conclure à une aliénation, il y a un pas que Michaux, dès la fin de Misérable Miracle, décourageait par avance quiconque de franchir : « Aux amateurs de perspective unique, la tentation pourrait venir de juger dorénavant l'ensemble de mes écrits comme l'œuvre d'un drogué. Je regrette. Je suis plutôt du type buveur d'eau. Jamais d'alcool. »

9 000 €