GIDE (André)

Si le grain ne meurt

Paris, [Impr. Sainte-catherine, Bruges], 1920 & 1921

2 volumes in-8 (22,2 x 13,8 cm), reliés à l'identique en plein box vison et beige, décor mosaïqué de box avec larmes et lunes de couleurs opposées, séparés verticalement par une composition de box de différents verts et rouges, dos lisses, doublures et gardes de daim beige, tranches dorées, couverture et dos, chemises demi-veau brun et étuis (reliure signée de Paul Bonet), 220 pp., 4 ff. n. ch. (Tome I), 166 pp., 1 f. n. ch. (Tome II)

Rarissime édition originale hors commerce.

Le tirage fut limité à 13 exemplaires (le colophon du tome I indique un tirage à 12 exemplaires mais l’existence d’un treizième exemplaire est connue), imprimés sur papier chandelle d'Arches.

Exemplaire imprimé pour Roger Martin du Gard, portant le n°9, justifié par Gide qui a signé et inscrit le nom du dédicataire aux deux volumes.

Avec une mention autographe signée de Roger Martin du Gard : "Donné par moi à Roger Froment / R Martin du Gard 1958".

Etabli en reliure à décor, en deux volumes, par Paul Bonet en 1963 (cf. Carnets, 1419 et 1420).

Enrichi, au tome I de la copie par Roger Martin du Gard des 11 premiers vers d'Épigraphe pour un livre condamné de Baudelaire, sur le premier feuillet blanc, suivie d'une annotation de la main de Roger Froment, et au tome II, de trois notes ou lettres signées par Martin du Gard suivantes :

- Note autographe signée, intitulée "p.68 bis" et datée de 1926 (1 p.1/2 in-8, reliée entre les pages 68 et 69).

Martin du Gard commente les propos de Gide figurant en page 68 : "Roger Martin du Gard, à qui je donne à lire ces Mémoires, leur reproche de ne jamais dire assez, et de laisser le lecteur sur sa soif. Mon intention a pourtant toujours été de tout dire...) et rapporte ce qu'il lui a dit au sujet de l'écriture de cet ouvrage, précisant qu'il était hostile à une telle publication du vivant de son auteur : "Tout cela est coulant et d'un grand charme, mais vous ne faites qu'effleurer les choses, et d'une façon un peu anecdotique. L'analyse que vous faites de vous-même durant ces années de jeunesse pourrait être plus détaillée, approfondie davantage. Vos personnages sont finement indiqués, mais ils glissent devant nous comme des fantômes, et vous pourriez les dessiner d'un trait plus accusé. Ne dites pas que c'est impossible : lorsque vous me contez votre enfance, ce que vous en dites est autrement savoureux [mot souligné] que ce que vous en avez écrit là !".

- Tapuscrit d'une lettre de Martin du Gard à Gide, datée du 7 octobre 1920 (2 pages in-4 repliées in fine) : Roger Martin du Gard exhorte André Gide à dévoiler davantage l'inoubliable vérité : " [...] Il est temps d'ouvrir carrément la porte secrète, d'y entrer, et de nous y conduire avec vous, dans un flot de lumière [...]". En bas de la seconde page figure une note autographe signée dans laquelle Martin du Gard explique la provenance de la lettre originale et révèle l'avoir récupérée avant de la donner à la Bibliothèque Nationale de France.

- Lettre autographe signée, adressée le 31 juillet 1958, au professeur Froment à qui Martin du Gard offre cet exemplaire de Si legrain ne meurt, lui donnant des nouvelles de la publication de la Correspondance Gide - RMG.

Provenance : Roger Martin du Gard (exemplaire nominatif, envoi), Dr Roger Froment (envoi de R. Martin du Gard).

20 000 €