[VUILLARD (Edouard)] BEAUBOURG (Maurice)

Les Nouvelles passionnnées

Frontispice d'Edouard Vuillard

Paris, Editions de la Revue blanche, 1893

In-8 (22,8 x 14,3 cm), broché, couverture grise rempliée, 6 ff. n. ch. (2 ff. blancs, faux-titre, frontispice, titre, colophon), 239 pp., 1 f. n. ch. (table)

Edition originale.

Un des 50 exemplaires numérotés sur Hollande (premier papier avant 300 ex. sur vélin), celui-ci portant le n°28, signé au colophon par l'auteur.

Lithographie originale d'Edouard Vuillard en frontispice tirée en vert.

Le frontispice des exemplaires du tirage courant, tiré sur vélin, probablement reproduit au trait, n'offre pas la finesse des détails du tirage réservé aux exemplaires de tête sur Hollande qui font tout le charme de cette épreuve intimiste et évanescente.

Bel exemplaire broché, quelques infimes et rares rousseurs.

Recueil de douze nouvelles dédiées à Maurice Barrès (Les Yeux), Paul Hervieu (Les Ames de verre), Camille Mauclair (La Douveur de la caresse), Téodor de Wyzewa (La Petite fille aux yeux pervers), Stéphane Mallarmé (La Nuit de la lumière réelle), Georges Carpit (Eugénie), Jean Lorrain (L'Ombre amoureuse), Pierre Veber (La Lettre), Georges Rochegrosse (L'Aumône), Léopold Lacour (La Sonnette), Thadée Natanson (La Bergère perdue et retrouvée) et Marcel Schwob (L'Eau verte et froide).

« Les Nouvelles passionnées de M. Maurice Beaubourg sont des chefs-d'œuvre extrêmement particuliers. Les analyser serait une tâche maligne. Je crois qu'à les lire, on saurait prendre une satisfaction d'art tout à fait complète. Les Ames de verre et les Yeux doivent habiter les mémoires littéraires. En parler convenablement exigerait une étude profonde, spéciale. - C'est un très noble souci de la Revue Blanche d'avoir édité ce parfait volume. M. Beaubourg semble, parmi les écrivains de ce temps, le plus apte a continuer l'œuvre géniale de Jules Laforgue. Il y a des affinités précises entre ces Nouvelles passionnées et les Moralités légendaires ; Mais, chez M. Beaubourg, la philosophie manque. Le dogme erre, ne se fixe jamais. Sa poétique est d'une libellule posant ici et là, plus prestigieuse que profonde. La forme des apparitions vivantes le conquiert plus que leurs causes occultes. Au contraire, Laforgue, en instituant ses merveilleuses féeries métaphysiques, se préoccupait de l'entendement, surtout. M. Beaubourg préfère nous charmer. Les jeunes femmes seront ravies de le lire. Quel soyeux et délicat album ! On dirait de ces vélins japonais où une herbe seule se marque d'un trait vert d'eau, d'une raie d'argent, où un pan d'aile de mouche pique l'angle. L'art du prosateur est suprême. Il ne lui sied plus que de se faire une philosophie de l'infini, un optimisme panthéiste très clair pour scintiller dans ces sentiments de cristal, sous ces yeux d'aube qu'il excelle à susciter. » (Entretiens politiques et littéraires, n°50, 10 septembre 1893, Les Livres, pp. 286-287).

1 800 €