L’AVIS DU LIBRAIRE

 

L'exemplaire offert au réalisateur des Tontons fligueurs

AUDIARD (Michel)

La Nuit, le jour et toutes les autres nuits

Paris, Denoël, 1978

In-12 (20,4 x 14,3 cm), broché, couverture blanche imprimée en rouge et noir, bandeau, 229 pp., 4 ff. n. ch.

Edition originale.

Exemplaire du tirage courant (après 20 ex. num. sur Sirène Sainte-Marie, seul grand papier, tirage qui n'est pas annoncé dans les exemplaires courants).

Important envoi autographe signé : "A Georges Lautner, / A Caroline / amis assez anciens pour être attentifs / au périple à travers ces nuits froides. / Très affectueusement, / Michel Audiard".

Broché, tel que paru, bande conservée.

Formidable provenance.

C'est avec La nuit, le jour et toutes les autres nuits, à mi-chemin entre roman et recueil de souvenirs, que Michel Audiard accédera à une reconnaissance littéraire ô combien méritée.

Le dialoguiste rédigera ce chef-d'oeuvre, avec sa verve habituelle, d'un trait, suite à la mort accidentelle de son fils François en 1975 - épisode traumatisant évoqué en tout début d'ouvrage : « En attendant la mise à feu - alors que le compte à rebours déjà virule avec les encéphalites intégrées -, il paraît indispensable d'énoncer les règles de ce qui, sinon, pourrait avoir l'apparence d'un jeu... car je n'ai pas du tout l'esprit à jouer... un certain temps déjà que je ne joue plus... à rien... depuis qu'une auto jaune a percuté une pile de pont sur l'autoroute du Sud et qu'un petit garçon est mort. ».

« Au cours d'une nuit d'errance dans les rues de Paris, entre Montsouris, Pigalle et Montparnasse, Michel Audiard invoque ses fantômes et ses souvenirs. Requiem, complainte ou rêverie hallucinée, La nuit, le jour et toutes les autres nuits ressuscite un Paris populaire marqué dans sa chair par les années noires de l'Occupation. On y croise Quenotte, fille d'un « charbon, vins, liqueurs » de la rue Saint-Jacques, tondue le dernier jour d'août 1944, et Myrette, la prostituée aux yeux couleur d'huître. On y retrouve la grosse Sophie Clodomir, ancienne championne de basket et joueuse de banjo, ou encore l'inénarrable Pamela de Sweerte, la femme du monde « aurifiée, emperlousée, sertie, damasquinée », dont le narrateur guette les fabuleuses apparitions. Une dérive de noctambule inspiré, avec la drôlerie et la verve irrésistibles du dialoguiste des Barbouzes et des Tontons flingueurs. » (texte de présentation en quatrième de couverture de la réédition chez Denoël en 2010).

Réalisateur et scénariste français, Georges Lautner (1926-2013) est l'auteur de plus de quarante films ayant, pour bon nombre, rencontré un énorme succès populaire. Après avoir réalisé sept films de 1957 à 1962, sa rencontre avec Michel Audiard qui lui présente Alain Poiré, producteur chez Gaumont, sera déterminante pour sa carrière.

Michel Audiard rédigera le scénario et/ou les dialogues de 14 films de Georges Lautner - 8 films réalisés dans les années 1960 et 6 autres à partir de 1977.

Parmi ceux-ci citons, le célébrissime Les Tontons flingueurs (scénario de Michel Audiard, 1963), Les Barbouzes (scénario d'Albert Simonin et Michel Audiard, 1964), Ne nous fâchons pas (Dialogue de Michel Audiard, 1966), Le Pacha (Dialogues de Michel Audiard, 1968), Mort d'un pourri avec Alain Delon (scénario de Michel Audiard, 1977), Flic ou voyou avec Jean-Paul Belmondo (scénario de Michel Audiard, 1979), Le Guignolo (dialogues de Michel Audiard, 1980) et, son plus grand succès, Le Professionnel (dialogues de Michel Audiard, 1981).

2 000 €