L’AVIS DU LIBRAIRE

 

L'exemplaire du directeur de production des Tontons fligueurs et des deux premiers films réalisés par Audiard

AUDIARD (Michel)

La Nuit, le jour et toutes les autres nuits

Paris, Denoël, 1978

In-12 (20,4 x 14,3 cm), broché, couverture blanche imprimée en rouge et noir, 229 pp., 4 ff. n. ch.

Edition originale.

Exemplaire du tirage courant (après 20 ex. num. sur Sirène Sainte-Marie, seul grand papier, tirage qui n'est pas annoncé dans les exemplaires courants).

Bel envoi autographe signé : "Pour Robert Sussfeld en témoignage / de déjà bien vieille - mais toujours / solide - amitié. / Michel".

Broché, tel que paru.

Belle provenance.

Producteur de cinéma, Robert Sussfeld (1915-1998) a collaboré avec Michel Audiard à de maintes reprises.

C'est sur le tournage de Carambolages réalisé par Marcel Bluwal et sorti en salle en mai 1963 que leurs chemins se croisent pour la première fois.

Ils participent ensuite tous deux à 5 films réalisés par Georges Lautner : Les Tontons flingueurs (1963), Les Barbouzes (1964), Ne nous fâchons pas (1966), La Grande sauterelle (1967) et Le Pacha (1968), Audiard signant le scénario ou les dialogues et Sussfeld agissant en tant que producteur ou directeur de production).

Fort de ces expériences, Michel Audiard confiera à Robert Sussfeld la direction de production des deux premiers longs métrages qu'il réalise : Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages en 1968 et Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas… mais elle cause en 1969.

C'est probablement durant les préparatifs de Flic ou voyou, réalisé par Lautner en 1979 d'après un scénario de Michel Audiard, film dont Robert Sussfeld assurera la direction de production, qu'Audiard lui offrit cet exemplaire.

C'est avec La nuit, le jour et toutes les autres nuits, à mi-chemin entre roman et recueil de souvenirs, que Michel Audiard accédera à une reconnaissance littéraire ô combien méritée.

Le dialoguiste rédigera ce chef-d'oeuvre, avec sa verve habituelle, d'un trait, suite à la mort accidentelle de son fils François en 1975 - épisode traumatisant évoqué en tout début d'ouvrage : « En attendant la mise à feu - alors que le compte à rebours déjà virule avec les encéphalites intégrées -, il paraît indispensable d'énoncer les règles de ce qui, sinon, pourrait avoir l'apparence d'un jeu... car je n'ai pas du tout l'esprit à jouer... un certain temps déjà que je ne joue plus... à rien... depuis qu'une auto jaune a percuté une pile de pont sur l'autoroute du Sud et qu'un petit garçon est mort. ».

« Au cours d'une nuit d'errance dans les rues de Paris, entre Montsouris, Pigalle et Montparnasse, Michel Audiard invoque ses fantômes et ses souvenirs. Requiem, complainte ou rêverie hallucinée, La nuit, le jour et toutes les autres nuits ressuscite un Paris populaire marqué dans sa chair par les années noires de l'Occupation. On y croise Quenotte, fille d'un « charbon, vins, liqueurs » de la rue Saint-Jacques, tondue le dernier jour d'août 1944, et Myrette, la prostituée aux yeux couleur d'huître. On y retrouve la grosse Sophie Clodomir, ancienne championne de basket et joueuse de banjo, ou encore l'inénarrable Pamela de Sweerte, la femme du monde « aurifiée, emperlousée, sertie, damasquinée », dont le narrateur guette les fabuleuses apparitions. Une dérive de noctambule inspiré, avec la drôlerie et la verve irrésistibles du dialoguiste des Barbouzes et des Tontons flingueurs. » (texte de présentation en quatrième de couverture de la réédition chez Denoël en 2010).

750 €