NOUVEAU (Germain)

Poésies d'Humilis et Vers inédits

Préface d'Ernest Delahaye

Paris, Albert Messein, 1924

In-12 (19 x 12,5 cm), plein maroquin janséniste rouge, dos à nerfs, coupes filetées or, dentelle d'encadrement intérieur, doublures et gardes de soie bleue, tranches dorées sur témoins, couverture et dos conservés, étui (Semet et Plumelle), frontispice, 174 pp., 1 f. n. ch.  (achevé d'imprimer)

Édition en partie originale, parue quatre ans après la disparition de l'auteur.

Un des 20 exemplaires de tête sur papier de Chine, celui-ci non justifié.

Truffé d'une de carte de visite imprimée du poète, montée en tête d'ouvrage, au nom de F. Laguerrière, un de ses pseudonymes et à son adresse à Aix-en-Provence. Germain Nouveau l'a corrigée à l'encre violette indiquant son véritable nom et son adresse : "Pourrières (Var)", sa ville natale et où il s'éteindra en 1920.

Les documents autographes de Germain Nouveau sont rarissimes.

Très bel exemplaire, parfaitement établi en plein maroquin par Semet & Plumelle, une habile restauration à un feuillet.

Aux poèmes précédemment publiés en 1904 sous le titre de Savoir aimer et datant de novembre 1879 à août 1881, s'ajoutent ici :

- 15 poèmes antérieurs, composés à partir de 1872, inédits en volume, 9 d'entre eux ayant fait l'objet d'une prépublication en revue,

- les 9 Dizains réalistes composés par Germain Nouveau qui avaient été publiés 1876 accompagnés de dizains de Nina de Villard, Charles Cros, Jean Richepin, Antoine Cros, Maurice Rollinat, Auguste de Chatillon, Hector L'Estraz et Charles Frémine, et

- un poème de sa soeur Laurence Nouveau-Manuel titré "Le Mistral".

"Spontané comme ses frères du midi, Germain Nouveau vient à l'Église et lui apporte sa ferveur faite de joie, son art si français, que perfectionna d'avance un demi-siècle d'innovations poétiques, son art dû à l'adoration d'Hugo, de Musset, de Baudelaire, de Banville, de Verlaine, et qui ne reproduit aucun d'eux, son art d'une originalité singulière, désespérant pour qui voudrait y chercher une imitation ou une réminiscence, mêlant on ne sait quoi d'aristocratique à cette fantaisie, inconnue en dehors de lui, qui n'hésite pas à prodiguer les grâces les plus étonnamment, les plus hardiment enfantines. Il donne, il répand tout cela en fougue joyeuse et reconnaissante, parce qu'il est un artiste s'abandonnant au plein bonheur, ayant trouvé ce qu'il cherchait de tous ses sens, de toute son âme : l'entière Beauté" (Ernest Delahaye, préface aux Poésies d'Humilis, pp. 11-12).