LEIRIS (Michel)

Abanico para los toros

Paris, Mesures, 1938

In-4 (23,7 x 18,8 cm), plaquette agrafée, couverture imprimée, 2 ff. n. ch. (blanc, titre), 24 pp..

Édition originale, constituée par le tiré à part de la revue Mesures.

Tirage limité à 20 exemplaires numérotés sur Alfa.

Important envoi autographe signé de Michel Leiris : "à Rose, à André / très affectueusement / Michel".

Traces de rouille au niveau des agrafes, quelques taches sur la couverture, quelques rousseurs, découpe dans la partie supérieure du dernier feuillet blanc.

Précieux exemplaire d'André Masson (1896-1987) et de son épouse Rose née Maklès (1902-1986), belle-sœur de Georges Bataille.

Admirable provenance, Michel Leiris ne signait les ouvrages réservés à ses amis intimes que de son seul prénom. 

Michel Leiris fait la rencontre déterminante d'André Masson en 1922. Il rejoint alors le "groupe de la Rue Blomet" fréquenté par Roland Tual, Max Jacob puis Artaud, Miró, Dubuffet et Limbour. Michel Leiris le considère comme son milieu nourricier.

De cette rencontre naîtra une amitié indéfectible ponctuée de collaborations artistiques. André Masson illustre de lithographies en noir le tout premier livre de Michel Leiris, Simulacre en 1925 édité par Kahnweiler à la Galerie Simon ainsi que Glossaire j'y serre mes gloses une quinzaine d'années plus tard.

Inutile d'insister sur l'importance que revêt la tauromachie pour André Masson, qu'il découvrit au printemps 1934 alors qu'il venait de s'installer à Tossa de Mar, en Catalogne.

« Abanico para los toros, "éventail pour les taureaux. Cri des marchands d'éventails offrant leur marchandise aux spectateurs des courses de taureaux.

En marge de la corrida, il s'agissait de forger en de brefs commentaires rythmés, un équivalent poétique de quelques-unes des phases, passes, mouvements, circonstances diverses dont se compose cette tragédie, à chaque seconde traversée d'imprévu en même temps que soumise à une architecture stricte, qu'est le combat d'un taureau. [...]

Une tentative parallèle à celle-ci a été effectuée récemment, dans le domaine pictural, par André Masson, qui a consacré une partie importante de son oeuvre à l'élaboration d'une véritable mythologie de la corrida. » (Extrait du texte d'introduction de Michel Leiris à Abanico para los toros).

En 1938, Leiris publia également Le Miroir de la tauromachie, chez GLM dans la collection Acéphale, illustré de trois dessins reproduits au trait d'André Masson.