L’AVIS DU LIBRAIRE

 

Grand papier, avec la pointe sèche signée par Kandinsky, envoi d'époque à Marcel Fourrier, trois corrections autographes, la bande, le prière d'insérer et conservé broché tel que paru

CHAR (René)

Le Marteau sans maître

Paris, Editions Surréalistes, chez José Corti, 20 juillet 1934

19,5 x 14,5 cm, broché, couverture rempliée imprimée en rouge et noir, frontispice de Kandinsky, 142 pp., 2 ff. n. ch. (colophon, blanc), étui-chemise en demi-box rouge de Devauchelle

Édition en partie originale (pour Poèmes militants) et collective pour Arsenal, Artine, l'Action de la justice est éteinte, Abondance viendra.

Un des 20 exemplaires numérotés sur papier vergé de Hollande van Gelder (celui-ci le n° 9), les seuls ornés d'une pointe-sèche originale de Kandinsky en frontispice, seul grand papier.

La gravure de Kandinsky est ici exceptionnellement signée par l'artiste.

Envoi autographe signé de l'auteur : "à Marcel Fourrier, / Le tablier du forgeron à / des fins passionnelles. Et qu'abondance vienne... / fraternellement / René Char / L'Isle 11 mai 1935".

L’exemplaire comporte de surcroît deux corrections autographes du poète en pages 55 et 92, corrections ensuite effacées, et reprises sur un feuillet d’errata autographes, rédigés à l’encre noire sur papier pelure rose encollé sur le faux-titre. Ce feuillet apporte une correction supplémentaire : en page 66 (« sur un lit de copeaux » au lieu de « sur un lit de papiers ») corrigeant le quatrième vers de « Les Messagers délirants de la poésie frénétique ».

Complet de la bande "Il faut aussi se souvenir de celui qui oublie où mène le chemin", du prière d'insérer.

Fines et pâles piqûres ici et là.

Rarissime exemplaire du tirage de tête, conservé broché tel que paru, avec la gravure signée, envoi d'époque, trois corrections autographes, la bande et le prière d'insérer.

Étui-chemise de protection de Devauchelle.

Vraiment désirable.

À propos du frontispice de Kandinsky, Antoine Coron indiquait dans le catalogue de l'exposition Char à la BNF : "Vassily Kandinsky était encore à Berlin quand René Char lui écrivit, le 26 novembre 1933, pour lui demander une gravure à placer en frontispice des exemplaires de luxe du Marteau sans maître, ceci à la suggestion d'André Breton, qui devait préfacer l'édition. René Char avait admiré les œuvres de Kandinsky aux Surindépendants, avait failli rencontrer l'artiste chez Tristan Tzara, mais ne le connaissait pas encore - ils ne se virent qu'en juillet 1934. À la lecture des trois poèmes joints à la lettre (La Luxure, Le Supplice improvisé et Migration), dont il avait reçu "une impression en même temps violente et douce", le peintre accepta aussitôt. La planche parvint à René Char le 12 décembre".

30 000 €