L’AVIS DU LIBRAIRE

 

Rare exemplaire d'auteur, sur vélin d'Arches, imprimé pour Jean Paulhan

JOYCE (James)

Ulysse [Ulysses]

Paris, La Maison des Amis des Livres, 1929

In-8° double couronne (24,5 x 19,5 cm), broché, couverture crème rempliée imprimée en bleu ciel, 5 ff. n. ch. (blanc, faux-titre, titre, colophon, feuillet pour le premier chapitre), 870 pp., 2 ff. n. ch. (achevé d'imprimer, blanc), étui-chemise de papier crème, auteur et titre imprimés en bleu

Édition originale française d'un des monuments de la littérature moderne.

Un des 20 exemplaires d'auteur, hors-commerce, imprimés sur vélin d'Arches, celui-ci le n° V imprimé pour Jean Paulhan.

Tirage limité à 1 200 exemplaires : 35 ex. sur Hollande (dont 10 d'auteur hors-commerce), 120 ex. sur vélin d'Arches (dont 20 d'auteur hors-commerce) et 1 045 ex. sur alfa vergé (dont 170 d'auteur hors-commerce).

Broché, tel que paru, non coupé, en excellent état. Infime trace de mouillure claire dans la marge inférieure des deux derniers feuillets et du second plat de couverture.

Étui-chemise réalisé par l'atelier Devauchelle.

Les exemplaires en grand papier de l'édition originale française d'Ulysse sont vivement recherchés.

Ceux ayant appartenu à des personnalités majeures du monde des lettres, ayant joué un rôle dans la publication d'oeuvres de James Joyce, le sont plus encore.

Mis à part l'exemplaire de Sonia Fabre, médecin d'origine russe que Joyce consulta dans les années 1920, également sur vélin d'Arches et dédicacé par James Joyce, nous n'avons pas trouvé trace d'autres exemplaires d'auteur hors commerce, significatifs, passés en vente publique ces dix dernières années.

C'est en 1924, dans le premier numéro de la revue Commerce, fondée par Paul Valéry, Léon-Paul Fargue et Valery Larbaud et dirigée par Marguerite Caetani que furent publiés les premiers fragments en français d'Ulysse. On sait que Jean Paulhan et Alexis Leger, Saint-John Perse de son nom de plume, jouèrent un rôle prépondérant dans Commerce. Certains les qualifieront de directeurs occultes.

Quatre ans plus tard, le 1er août 1928, c'est dans la Nouvelle Revue Française, que dirigeait alors Jean Paulhan, que parut Protée, troisième épisode de la première partie d’Ulysse.

De surcroît, les lettres d'Adrienne Monnier, directrice de La Maison des Amis des Livres et éditrice d'Ulysse, nous enseignent par ailleurs que Jean Paulhan fut un des rares privilégiés à assister, aux premières loges, à la préparation de la publication d'Ulysse en français.

En effet, le 27 décembre 1928, Adrienne Monnier annonçait à Jean Paulhan ne pas avoir de "jeu complet de secondes épreuves d’Ulysse" et ajoutait qu'elle pourrait lui envoyer ce qu'elle avait : "tout, sauf le dernier chapitre".

Le 6 avril 1929, Adrienne remerciait Paulhan pour sa lettre concernant Ulysse : "J'ai beaucoup aimé votre lettre sur Ulysse, je crois que mes premières impressions ressemblaient assez aux vôtres.".

Le 20 avril 1929, Adrienne lui annonçait avoir "décidé de garder Ulysse" et qu'il était "inutile que Gaston Gallimard [lui] fasse une offre et inutile [qu'elle lui] fasse une demande". Et d'ajouter : "Joyce est ravi de ma décision, Sylvia plus encore".

Deux ans plus tard, Jean Paulhan parviendra à publier dans le numéro de la Nouvelle Revue Française daté de mai 1931, Anna Livie [sic] Plurabelle, un fragment du Work in Progress de James Joyce, publié en 1939 par Faber & Faber sous le titre de Finnegans Wake. Sa traduction en français posa également de nombreux problèmes. Un fragment, traduit par André du Bouchet parut chez Gallimard dans la collection "Du monde entier" en 1962. Une version intégrale, adaptée et traduite par Philippe Lavergne parut finalement en 1982, dans la même collection.

Correspondance adressée par Adrienne Monnier à Jean Paulhan, déposée à l'IMEC

20 000 €