L’AVIS DU LIBRAIRE

 

Exemplaire de tête dédicacé à un ami intime, surnommé Swann, épris de littérature et de l'oeuvre de Marcel Proust, compagnon de cellule durant la guerre.

[PROUST (Marcel)] CAILLEUX (Roland)

Une lecture

Paris, Gallimard, 1948

In-12 (21 x 14,5 cm), broché, couverture crème imprimée en rouge et noir, 358 pp., 1 f. n. ch.

Edition originale.

Un des 13 exemplaires n numérotés imprimés sur vélin pur fil (seul grand papier), le n° VIII.

Superbe envoi autographe signé de l'auteur : "à Charles, / que j'appelais Swann, avec qui j'ai lu et relu Proust, / notre amitié ayant été nourrie du Temps perdu, en / attendant impatiemment et patiemment le jour où il / publiera son propre Temps perdu et retrouvé (sans / oublier les pires moments de Fresnes, de Compiègne et / de son évasion de 1944) avec mon admiration / et ma très fidèle amitié / Roland".

Broché, tel que paru, légères marques du temps en couverture (petites brunissures, pli angulaire), bel état par ailleurs.

On joint un petit fascicule consacré à Une lecture, édité par Gallimard, composé de trois volets, imprimés recto verso, comprenant un texte de présentation de Jacques Lemarchand suivi d'extraits de chroniques consacrées au livre de Roland Cailleux signées par Jean Blanzat, Roger Nimier, Henri Rambaud, Maurice Nadeau, Luc Estang, Thierry Maulnier, Robert Kanters, Nelly Cormeau et Emmanuel Buenzod. 

Jeune homme d'une trentaine d'années, dirigeant une entreprise de verrerie, Bruno Quentin, apprend à l'occasion d'une visite médicale qu'il a "un point" au poumon. Cette nouvelle le décide à tout plaquer (y compris sa maîtresse) pour partir vivre seul, une année de convalescence à Grasse où il entreprend la lecture d'À la recherche du temps perdu. "La majeure partie du livre sera faite de cette sorte de "journal de lecture" de Proust par un esprit non prévenu, de formation non littéraire". (Jacques Lemarchand)

"On a écrit sur l'oeuvre de Marcel Proust peu de commentaires aussi pertinents, et qui, semble-t-il, eussent autant agréé au créateur de Charlus et d'Albertine que cette critique romancée" (Bulletin de la Société des Amis de Marcel Proust).

"Personne n'avait encore pensé à raconter la transformation d'un individu par la lecture d'un grand écrivain... Le sujet peut se révéler caste s'il parvient à se réfléchir sur plusieurs miroirs parallèles. C'est ce qui arrive ici, et Roland Cailleux, le traite avec un suffisant bonheur pour que, sur un troisième plan, nous nous mettions, nous aussi, à rêver sur ces personnages, à mêler les évènements de notre vie à la leur, à extraire de leurs conflits avec l'existence et autrui quelques grains de sagesse... Toute la partie du roman est excellente, où nous suivons à la fois les aventures des personnages de Proust et celles, presque uniquement intérieures, de Bruno Quentin. L'auteur se donne en outre le luxe de mener de front avec ce récit, et sans que notre attention soit ouvertement mobilisée là-dessus, une critique judicieuse de l'ouvrage proustien" (Maurice Nadeau).

Nous ne sommes pas parvenus à identifier précisément le récipiendaire de cet ouvrage.

1 500 €