L’AVIS DU LIBRAIRE

 

"[Le Sabbat] est, il me semble, le seul livre valable que j'ai écrit, le seul en tout cas dont je n'ai pas honte".

SACHS (Maurice)

Deux lettres à propos du Sabbat

12 et 26 janvier 1942

2 LAS au format petit in-12 (17 x 12,4 cm), 2 pp. 1/4 pour la première lettre et 1 p. pour la seconde (au total 3 pp. 1/4), chacune rédigée à l'encre bleue, sur un bi-feuillet à en-tête à sa devise "tardius sed grandius" 

Deux belles lettres autographes signées, probablement adressées à Bernard Grasset, à propos du Sabbat, souvenirs d'une jeunesse orageuse, récit autobiographique relatant l'itinéraire chaotique de l'auteur, son chef-d'oeuvre qui paraîtra en 1946, à titre posthume, chez Corrêa.

Peu de temps avant, le 14 avril 1945, Maurice Sachs disparaît en Allemagne à l'âge de 39 ans, exécuté par un S.S..

Dans la première, en réponse à un envoi de livre, Sachs fait parvenir des bonnes feuilles du Sabbat à son correspondant lui demandant son avis concernant "le seul livre valable qu'il ait écrit, le seul en tout cas dont il n'ait pas honte".

Dans la seconde, Sachs remercie son correspondant pour sa réponse rapide et lui propose de lui renvoyer un jeu complet d'épreuves du Sabbat afin qu'il puisse le lire à loisir.

Retranscription :

LAS 1: "194 rue de Rivoli / 21 janvier 1942 / Mon cher ami, Votre gentille lettre et votre livre m'ont fait également plaisir/ Je vous écrirai longuement dès que je l'aurai lu. Déjà, je l'ai ouvert deci delà avec émotion, je vous dirai dans quelques jours pourquoi.

Je vous écris aujourd'hui pour vous annoncer l'envoi de bonnes feuilles d'un livre de moi que la guerre a stoppé chez Corréa. Bernal m'a dit vous en avoir parlé et que vous aviez très gentiment manifesté l'envie d'en lire certains passages.

Ce n'est pas à l'éditeur, mais à l'ami que je les envoie, puisque Corréa m'a acheté les droits de ce texte.

C'est, il me semble, le seul livre valable que j'ai écrit, le seul en tout cas dont je n'ai pas honte.

Votre avis me serait précieux, car rien ne m'empêche de faire de corrections avant la publication.

Je vous demande, et je m'en excuse, de ne pas perdre ce jeu d'épreuves et d'avoir la bonté de me les renvoyer, car les Corréa ont perdu les autres pendant la guerre et que j'en ai pas d'autre moi-même.

Croyez que je pense à vous avec autant d'admiration que d'attachement.

Maurice Sachs".

LAS 2: "194 rue de Rivoli / 26 janvier 1942

Mon cher ami, Vous êtes gentil de me répondre si vite et si franchement. Renvoyez-moi les épreuves du Sabbat, et j'en ferai faire une copie, pour vous que vous lirez tout à loisir, cet été, ou pendant quelque vacance.

A très bientôt, par une lettre. Je pense à vous avec amitié et admiration.

Maurice Sachs".

Les belles lettres de Maurice Sachs sont rares et recherchées, d'autant plus quand elles sont relatives au Sabbat.

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