L’AVIS DU LIBRAIRE

 

Important manuscrit autographe orné de 7 frottages originaux d'André Breton

BRETON (André)

Les États généraux

1943

In-4 (27,9 x 21,5 cm), reliure à la Bradel, dos lisse de maroquin bleu nuit portant le titre en grandes lettres à l'oeser blanc, et le nom de l'auteur, le lieu et la date en lettres dorées, plats de plexiglas transparent, peint sur le premier d'une bande verticale dégradée bleu ciel en bord intérieur et, sur le second, contrecollé d'une carte de même teinte unie, étui bordé (Mercher, 1966), rédigé à l'encre au recto de 7 feuillets in-4 : titre et 6 feuillets de texte, montés sur onglets bleus

Précieux manuscrit autographe complet, signé en lettres capitales en couverture, de cet important poème d'André Breton écrit de juillet à octobre 1943.

Orné de 7 frottages originaux d'André Breton.

Daté et situé sur la page de titre « New York / Octobre 1943 » ; cette page de titre, sur papier vélin fort, comporte également le nom de l'auteur à l'encre en lettres capitales et le titre en frottage de lettres capitales au crayon bleu.

Le poème est soigneusement mis au net à l'encre noire sur 6 feuillets chiffrés au crayon, comportant à chaque page un frottage de lettres capitales aux crayons de couleurs différentes (vert, violet, noir, noir, orange, noir) et formant la phrase, comme un contrechant qui traverse le poème :

« IL Y AURA / TOUJOURS / UNE PELLE / AU VENT / DANS LES SABLES / DU RÊVE ».

Le manuscrit comporte une seule correction ("star nosed mole" remplacé par "condylure") et un ajout interlinéaire ("perdue" après "étoile" dans le dernier vers), tout deux à la page 6.

Reliure signée de Mercher en parfaite harmonie avec le poème.

Les frottages d'André Breton sont rares.

Les États généraux apparaît comme un moment de ressaisissement pour Breton ; c'est une voix souveraine qui s'y fait entendre, celle d'un homme maîtrisant à nouveau le monde et le verbe, organisant une parole ample et assurée. 

Le texte paraîtra en février 1944 dans le n° 4 de la revue VVV et sera repris ensuite dans le recueil Poèmes (Gallimard, 1948) ; la phrase formée par les frottages étant imprimée en caractères italiques. 

Trois fragments d'un brouillon du manuscrit des États généraux, comportant des ratures et corrections (1 p. 3/4 au total) et orné d'un unique frottage, figuraient dans les archives d'André Breton dispersées en 2003 (CalmelsCohen, 11 et 12 avril, Manuscrits, n° 2248).

Séjournant chez ses amis Jacqueline et David Hare à Long Island, en compagnie de Charles Duits, Breton composa Les États Généraux comme une prière ou un acte de foi dans l'étoile qui éclaire le monde, Esclarmonde :

« ...Une fois pour toutes la poésie doit resurgir des ruines / Dans les atours et la gloire d'Esclarmonde / Et revendiquer bien haut la part d'Esclarmonde / Car il ne peut y avoir de paix pour l'âme d'Esclarmonde / Dans nos coeurs et meurent les mots qui ne sont de bons rivets au sabot du cheval d'Esclarmonde / Devant le précipice où l'edelweiss garde le souffle d'Esclarmonde...»

15 000 €