COLETTE

Automne [Trésors épars]

s.d.

Manuscrit autographe signé, 7 pp. in-4 (27,8 x 20,3 cm), rédigé au recto de feuillet bleutés, LAS de Maurice Goudeket (1 p. 1/2 in-4), transcriptions tapuscrites de 2 lettres et du texte de Colette

Manuscrit autographe signé de 7 pp. in-4, de premier jet, comportant ratures et corrections, de ce texte gastronomique consacré aux trésors humbles de l'automne : châtaignes, noix, noisettes, alises, cormes, cornouilles, faînes, prunelles bleues, champignons et raisins.

Ce texte, dont Colette avait offert le manuscrit à Léon Berthoud, était resté inédit. Il ne sera publié qu'en 1950 par Maurice Goudeket, sous le titre "Trésors épars", dans le tome XIV des Oeuvres complètes de Colette, aux éditions du Fleuron, pp. 356-359.

On joint :
- une lettre autographe signée de Maurice Goudeket du 26 septembre 1948 (1 p. 1/2), répondant par la négative à la demande d'un collectionneur de publier, à petit nombre et hors commerce, le texte titré "Automne", dont le manuscrit était en sa possession ; et
- la copie tapuscrite de 2 lettres adressées par ce bibliophile à Colette et à Maurice Goudeket en rapport avec ce projet d'édition et du texte Automne, agrémenté de commentaires.

Retranscription partielle :

"Automne

Son nom deviendra-t-il synonyme d'abondance ? Nous l'espérons, - nous le voulons. Il y a si peu de temps que la splendeur, la sphéricité de tout ce qui est comestible nous faisait orgueilleux et rassasiés... Rassasiés n'est pas assez dire : l'automne, après les fruits rouges de l'été, nous gavait. [...] Je suis l'enfant d'un pays pauvre, où les châtelains étaient leurs propres fermiers. Ce qui coûtait cher s'engrangeait jalousement. Mais l'automne était quand même une bombance, car après la récolte des produits cultivés, céréales et betteraves, un peu de vin, venait ce que la terre donne de bonne volonté, j'entends la châtaigne, la noix, les noisettes, l'alise, la corme, la cornouille, la faîne... [...] Je vous parle là des trésors humbles de l'automne, ceux dont aucun soin n'a préparé la venue, choyé la maturité. La prunelle bleue, qui après les premiers froids donne macérée une liqueur excellente, laissez-la, cette année sur le buisson [...]".

L'automne était la saison favorite de la gourmande et gourmette Colette.

Les manuscrits littéraires de Colette sont rares.

3 000 €