L’AVIS DU LIBRAIRE
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"J'avais agi d'après ma conscience, contre mes sentiments" p. 138 |
Aloys, ou Le Religieux du mont Saint-Bernard
Paris, Vezard, 1829
In-12 (17,2 x 10 cm), demi-cuir de Russie aubergine, dos lisse orné, titre et date dorés, jeux de filets dorés et de frises dorées, fleuron doré central et fleurons à froid en tête et queue, papier oeil de chat sur les plats, tranches cirées jaunes (reliure très légèrement postérieure), viij pp. (faux-titre, titre, avant-propos de l'éditeur), 243 pp.
Rarissime édition originale du premier roman de Custine, paru anonymement, à petit nombre.
Avant-propos de l'éditeur dans lequel il est fait expressément référence à Ourika, roman de la duchesse de Duras.
Bel exemplaire en reliure du temps, très légèrement postérieure, menus frottements aux mors, petites taches affectant quelques feuillets.
Quasiment introuvable.
D'après WorldCat et OCLC, aucun exemplaire d'Aloys ne figure dans les collections des bibliothèques universitaires américaines.
Parmi les bibliothèques européennes, seule la BnF en conserve un exemplaire, en reliure de conservation récente, comprenant de très nombreuses piqûres.
Roman baliban, initiatique mais chaste, à clefs et en partie autobiographique, Aloys constitue un jalon dans l’histoire littéraire du mouvement romantique.
Custine y raconte, à sa manière, la rupture de ses fiançailles, intervenue en 1818, avec Clara, la fille de la duchesse Claire de Duras (1777-1828).
Le lecteur y reconnaîtra la duchesse de Duras sous les traits de « Mme de M. » retirée en Italie, de sa fille Clara sous ceux de « Mlle de M. » et de l'influent Chateaubriand sous ceux du « comte de T** ».
Custine prétendra que cette rupture fut la cause de tous les malheurs qui lui adviendront.
Le marquis de Custine qui « chez les Duras où il est allé constamment [...] subir avec délices le charme impérieux de la duchesse, [...] s’est laissé convaincre de son goût pour la fille, Clara, a demandé sa main puis brusquement, s’est désisté. Naturellement, les beaux-parents, dépités, ont revendiqué la rupture et insinué que Custine était impuissant » (Julien-Frédéric Tarn, Le marquis de Custine)
En juillet 1822, la duchesse de Duras compose son troisième roman, Olivier, ou le secret, traitant subtilement de l’impuissance sexuelle. L'entourage de Claire de Duras n'eut nul mal à reconnaître Astolphe sous l’impuissant Olivier. Véritable défi à la morale de l’époque, elle dut renoncer à sa publication. Il ne sera édité qu'un siècle et demi plus tard, en 1971.
En dépit de son homosexualité, Custine se marie en mai 1821 avec Léontine de Saint-Simon Courtomer, qui décède deux ans plus tard.
Lors d'un voyage en Angleterre en 1822, Custine fit la rencontre d'Edward Sainte Barbe qui sera le compagnon de toute sa vie.
Carteret I, 462 qui le cite sans le décrire ; manque à Quérard, Vicaire, Escoffier
10 000 €