QUENEAU (Raymond)

[Erutarettil]

[circa début 1967]

Tapuscrit de 2 pages in-4 (27 x 21 cm), comportant deux corrections et un ajout autographe

Tapuscrit du texte rédigé par Raymond Queneau en hommage à André Breton, qui paraîtra dans le n° 172 de la Nouvelle revue française d’avril 1967 (pp. 604-605) sous le titre « Erutarettil », un an après la mort du chef du groupe surréaliste.

Deux corrections et un ajout autographe, à l'encre bleue.

Extraits :

« Sans Breton, le surréalisme, à supposer même qu’il ait existé, n’aurait été qu’une école littéraire. Avec lui, ce fut un mode de vie. [...]

Si l’on se reporte au numéro 11-12 de la nouvelle série de Littérature, on trouve, sous le titre « Erutarettil », le tableau des grands écrivains prônés par André Breton en 1923. Ce sont ceux dont les œuvres se trouvent actuellement en livre de poche : Sade, Hegel, Lautréamont ; à l’époque, ils étaient honnis ou ignorés. Breton a changé l’échelle des valeurs ; non selon un système ou une doctrine, mais à son gré, par décision olympienne, disons par une intuition rarement en défaut [...].

L’une des dernières fois où je l’ai rencontré, je lui parlai de cette thèse sur Dada qui se soutenait en Sorbonne. Il n’y a pas de semaine, me dit-il, où je ne reçoive une thèse sur le surréalisme. Ou même deux. Il eut un petit rire et ajouta :

— C’est ce qu’on appelle la culture. »

Important texte relatif à André Breton, rédigé par celui qui fut son beau-frère et avec lequel Breton se brouilla, au moins pour un temps, en raison de sa séparation avec Simone Kahn.

On joint une amusante et contradictoire pensée autographe de Raymond Queneau, rédigée au recto du premier volet d'un carton d'invitation gris : "Breton a lancé des merdes intellectuelles, il a pris ça chez Doucet".

500 €