Les Soirées de Paris
Revue mensuelle
Paris, n° 1 (février 1912) au n° 26/27 (3e année, juillet-août 1914)
27 numéros en 25 fascicules, reliés en 2 volumes in-8 (25 x 16 cm), demi-vélin à coins à la Bradel, dos lisse portant en noir titre et tomaison, papier fleuri crème, rouge et noir sur les plats (reliure de l'époque), premier plat de couverture du n°1, 352 pp. (n° 1 à 11), 168 pp. (n° 12-13 à n° 17), 48 pp. (n° 18), second pat de couverture du n° 1 (Tome I), premier plat de couverture du n° 20, 56 pp. (n° 19), 452 pp.. (n° 20 à 26/27) (Tome II)
Collection complète de cette revue capitale pour la littérature et l'art modernes constituée de 27 numéros en 25 fascicules.
Le tirage n'est pas mentionné ; on connaît seulement celui des n° 21, 23 et 24, de 1 025 exemplaires, dont 1 000 sur papier bouffant avec les illustrations sur papier couché, et 25 sur papier Hollande.
Créées par André Billy, André Salmon, André Tudesq et René Dalize pour soutenir Apollinaire en lui offrant une tribune littéraire, Les Soirées de Paris, qui connaissent des difficultés financières, sont reprises, à partir du n° 18 (15 novembre 1913), par la baronne d’Oettingen et Serge Férat, et sort alors des presses de l'imprimerie Union, qui effectue ses premières impressions pour le milieu artistique.
Apollinaire y publie en pré-originale Le Pont Mirabeau (n° 1), Zone (n°11), deux poèmes majeurs qui seront repris en 1913 dans Alcools, des calligrammes, comme sa Lettre-Océan (II, p. 340-341), plusieurs critiques et textes (La Peinture nouvelle, Inscription pour le tombeau du peintre Henri Rousseau). On y trouve aussi des contributions de Billy, Carco, Cézanne (Lettres), Dalize (La Littérature des Intoxiqués), Derème, Divoire, Jarry (Du Lyrisme militaire et Lettres), Roch Grey, Paulhan, Charles-Louis Philippe, André Salmon, Savinio, Soffici, Max Jacob, Raynal, Fénéon, Papini, Cendrars, Léger (Les Réalisations picturales actuelles), etc.
La "deuxième série", à partir du n° 18, de conception plus classique, se démarque énergiquement de la première. Elle double de volume et passe de 32 à 48 pages (n°18), les numéros suivants occupant de 50 à 94 pages pour le dernier numéro double. Elle est également plus attrayante, grâce [...] à de nombreuses illustrations en plus des poèmes et des textes théoriques. Elle devait être instructive, polémique, poétique et animée grâce à une pagination remaniée, plus aérée. En somme, Apollinaire, Férat et la baronne d’Oettingen relèvent le défi de créer la première revue d’art moderne.
C’est dans cet horizon que les idéogrammes d’Apollinaire paraissent dans la revue ; le tout premier est Lettre-Océan qui figure dans le n° 25 du 15 juin 1914.
Y figurent de nombreuses reproductions d’œuvres proposant un large aperçu de la création de l’époque. Dans l’ordre de parution : trois de Picasso (n° 18), une de Laurencin, de Matisse, de Metzinger, de Gleizes et de Bruce (n° 19), cinq de Derain (n° 21), six de Picabia dont deux en couleur imprimées par Deberque (n° 22), huit de Braque (n° 23), sept de Matisse (n° 24), quatre d’Archipenko (n° 25) et treize de Vlaminck, Léger et Marius de Zayas dans le numéro double 26 et 27 de Juillet-août 1914.
Le n° 20, entièrement consacré au Douanier Rousseau, est illustré de 7 planches hors-texte.
Pâles rousseurs au deuxième volume, plus prononcées sur les feuillets liminaires, petite déchirure marginale au premier feuillet du n° 19, relié sans les couvertures (sauf celles des n° 1 et 20 conservées respectivement dans les premier et second volumes), ni les feuillets d'annonces chiffrés en romains des n° 14 et 15, ni les tables des matières qui manquent souvent.
Peu fréquent en reliure de l'époque.
Provenance : Bibliothèque Hubert Heilbronn (ex-libris)
3 500 €
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